10 June 2025

« Pour les jeunes, l’école ne donne plus sa chance à tous »

Une tutrice et son élève

Paris, juin 2025.

Cette année encore, plus de 80 000 jeunes sortiront du système scolaire sans diplôme ni qualification. À l’approche des examens de fin d’année et des grands choix d’orientation, ZUPdeCO tire la sonnette d’alarme à la suite d’un sondage exclusif mené avec l’IFOP auprès des 18-24 ans. Orientation subie, sentiment d’injustice, manque de perspectives… Le regard porté par cette génération sur l’école interroge profondément sur la capacité du système éducatif à remplir sa promesse républicaine d’égalité des chances. Huit ans après avoir œuvré pour la politique publique « Devoirs faits », ZUPdeCO poursuit son engagement contre le décrochage et les inégalités à l’école, au plus près des élèves issus de familles modestes. L’association appelle aujourd’hui à un sursaut collectif pour redonner à chaque jeune la possibilité de construire son avenir, avec des moyens adaptés, des choix respectés et un accompagnement équitable.

Une jeunesse qui veut étudier… mais demande qu’on lui donne les moyens

La parole des 18-24 ans témoigne d’un sentiment de désillusion vis-à-vis du système éducatif, mais aussi d’une envie forte d’être acteur de son avenir. Si 85% d’entre eux jugent normal qu’un lycéen ne sache pas encore ce qu’il souhaite faire après le bac, ce n’est pas par manque d’ambition, mais bien parce qu’ils ressentent cette décision comme trop précoce. Ils sont d’ailleurs tout aussi nombreux (85%) à dénoncer l’orientation subie comme un véritable fléau qui prive les élèves de la possibilité de
choisir leur voie, d’expérimenter, de se tromper, voire de recommencer.

Logiquement, ils estiment massivement (91%) fondamental qu’on leur permette de découvrir la diversité des métiers existants pour guider leur choix. Un souhait finalement connecté aux réalités de terrain si l’on considère les études affirmant que 85% des emplois de 2030 n’existent pas aujourd’hui.

Cette attente d’information est d’autant plus essentielle pour les jeunes éloignés des réseaux d’accompagnement ou de soutien, qui ne bénéficient pas tous des mêmes ressources ou conseils dans leur environnement scolaire ou familial.

  • 7,6% : c’est le taux de décrochage scolaire des 18-24 ans en 2023
  • 76 000 jeunes ont quitté le système scolaire sans diplôme en 2023
  • 13% des 25-34 ans ne sont pas allés au- delà du collège
  • 16% des enfants d’ouvriers possèdent un diplôme supérieur à la licence, contre 67% des enfants de cadres
  • 230 000€ : coût d’un décrocheur pour la collectivité tout au long de sa vie

L’école face à sa promesse d’égalité : une confiance en recul

L’un des constats les plus marquants de l’étude est la faible proportion de jeunes (36%)
estimant que l’école donne réellement à chacun les mêmes chances de réussir.
Ce chiffre, inférieur à la moyenne nationale (41%), révèle une défiance préoccupante. Aux yeux d’une majorité de jeunes, le système éducatif ne parvient plus à compenser les inégalités de départ. Ce constat souligne le besoin d’un accompagnement plus juste, qui tienne compte des inégalités sociales et territoriales.

Pour autant, cette jeunesse ne tourne pas le dos à l’école : 66% estiment qu’il faut encourager coûte que coûte la poursuite d’études, même en cas de difficulté. Ce soutien à l’éducation traduit un attachement profond, mais aussi une attente de solutions concrètes : davantage de temps, de soutien personnalisé et de souplesse dans les parcours. À l’inverse, seuls 44% des jeunes voient dans le redoublement un levier utile (contre 59% de l’ensemble des Français), suggérant qu’ils y perçoivent plus souvent une stigmatisation qu’un outil d’égalité.

Le décrochage scolaire : un enjeu humain, social et économique

L’étude met également en lumière les conséquences concrètes du décrochage scolaire : pour 42% des jeunes, cela entraîne une perte de confiance en soi ; 36% établissent un lien avec des comportements à risque, et 28%évoquent les répercussions directes sur l’accès à l’emploi.

Au-delà de la rupture avec l’école, ces jeunes perçoivent clairement l’enchaînement de difficultés qu’elle engendre. Ce n’est pas seulement une question de diplôme : l’absence de qualification fragilise l’avenir et peut conduire à une forme d’exclusion. D’ailleurs, 57% des jeunes interrogés estiment qu’il est possible de réussir sans diplôme. Un chiffre ambivalent, qui peut refléter autant une aspiration à l’autonomie qu’un doute sur l’efficacité du système éducatif à garantir desperspectives professionnelles solides, à la hauteur de leur ambition.

Une action de terrain, au plus près des élèves

Depuis plus de quinze ans, ZUPdeCO agit concrètement contre le décrochage scolaire, à travers
des actions de tutorat en présentiel et à distance auprès des collégiens et lycéens en difficulté.
Implantée dans les quartiers populaires comme dans les zones rurales, l’association œuvre à
redonner confiance aux élèves, à renforcer leur persévérance dans les apprentissages en leur
offrant un accompagnement personnalisé.

Pour François-Afif Benthanane, Président de l’association, si l’on peut reconnaître les progrès réalisés ces dernières années, le décrochage scolaire reste un fléau massif, dont les conséquences
sont lourdes pour la jeunesse et les familles concernées mais aussi coûteuses pour la collectivité dans son ensemble. Il est urgent de redonner confiance en l’école et en sa promesse d’ascenseur social pour que les jeunes puissent se projeter dans l’avenir et construire leur place dans la société, quels que soient leur origine et leur parcours.

« Le décrochage scolaire n’est pas une fatalité, mais le symptôme d’un système qui abandonne
les plus fragiles. Une génération entière nous dit aujourd’hui qu’elle veut choisir sa voie, être
soutenue, et réussir sans être assignée à l’échec. Il est temps de l’écouter et d’agir. L’école doit
redevenir synonyme d’ascenseur social de notre République. Or, à entendre cette jeunesse, on
comprend qu’il est en panne… et qu’il descend même parfois pour certains. Quand l’avenir se
ferme, ce sont la colère, le repli sur soi ou la violence qui prennent le relais de l’espérance.Chaque
jeune sans diplôme est une urgence, à la fois sociale et économique.Ce sont des familles entières
qui sont touchées par ces phénomènes, souvent les mêmes que les Français applaudissaient
durant le COVID, les invisibles qui faisaient tourner le pays, allons-nous les oublier ? Il faut
changer de paradigme : donner plus à ceux qui ont moins, soutenir sans juger, accompagner sans
exclure. »

Retrouvez notre communiqué de presse

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