03 August 2022

Culture et inégalité à l’école

Introduites à l’école, les activités culturelles sont mises en avant sur le temps scolaire ou sur le temps périscolaires. Elles sont souvent présentées comme une opportunité, particulièrement pour les enfants de milieu défavorisé, de lutter contre les inégalités et d’accéder par une autre voie aux exigences de l’école. C’est cette affirmation que Julien Netter (Upec – équipe Escol) interroge dans un ouvrage (Culture et inégalités à l’école, Presses universitaires de Rennes) d’une précision ethnographique. Il observe finement ce qui se passe dans ces situations non scolaires. Et il en tire le constat que, si elles sont profitables aux élèves favorisés, elle augmentent les inégalités scolaires du fait du « curriculum invisible ». Comment expliquer que l’Ecole , devenue « bilingue », fasse le choix de pratiques pédagogiques qui augmentent les inégalités sociales ? Julien Netter s’en explique dans cet entretien.

L’ouvrage commence avec une scène très riche. Vous décrivez avec beaucoup de précision deux séquences : un cours de géographie e Cm1 et une séance d’origami sur le temps périscolaire. Pourquoi ces deux moments ?

L’idée c’est d’essayer de comprendre ce que les enfants apprennent dans ces situations. On observe que dans différentes classes certains  enfants apprennent en permanence quelque soit l’activité, scolaire, périscolaire ou même de la vie quotidienne. Pour certains enfants tout peut avoir une valeur scolaire. Mais ce n’est pas évident pour tous les enfants.

Et pour montrer cela il faut une approche ethnographique ?

C’est indispensable. Il faut partir de ce qui se fait vraiment lors des activités. Sinon il est difficile de comprendre les problèmes de l’école même au niveau macro en terme de politique éducative. Le fondement de l’école ce sont les activités d’apprentissage des enfants et cette approche rend le mieux compte de cela.

Vous montrez qu’un « curriculum invisible » est à l’oeuvre. Que voulez vous dire ?

L’école a des attentes plus ou moins exprimées qui finissent par s’incarner dans les évaluations des élèves. Pour certains enfants ces attentes sont évidentes. Pour d’autres elles sont plus difficiles à percevoir. La notion de curriculum invisible met un mot sur cette situation. Cela correspond à un programme caché de l’école. Quand on le nomme on peut essayer de comprendre pourquoi ça pose problème à certains enfants et on peut réfléchir avec les enseignants à mettre ce curriculum visible pour tous. Si on veut que l’école soit plus juste il faut être au clair sur ce que l’école exige.

Votre ouvrage introduit une autre formule : vous parlez de « bilinguisme scolaire ». De quoi s’agit -il ?

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