02 August 2022

Quels liens entre les politiques de libre choix des établissement et la mixité sociale

26Le pourcentage d’élèves de 15 ans scolarisés dans des établissements utilisant le lieu de résidence comme critère d’admission a diminué d’au moins 20 points de pourcentage entre le début des années 2000 et 2015 au Danemark, aux États-Unis, à Hong-Kong (Chine), en Islande, au Japon et en Suède, et de 6 points de pourcentage, en moyenne, dans les 28 pays de l’OCDE disposant de données comparables. Ces résultats indiquent l’élargissement des possibilités de choix d’établissement à disposition des familles. Dans les pays où l’utilisation du lieu de résidence des élèves comme critère d’affectation scolaire est plus courante, les établissements présentent en général des profils socio-économiques plus similaires. Dans les pays où ce type de politique est moins répandu, les élèves défavorisés tendent à se concentrer dans un nombre limité d’établissements.
Dans la quasi-totalité des systèmes scolaires, l’affectation des élèves dans les établissements d’enseignement publics se fait, au moins en partie, sur la base de leur lieu de résidence. Les élèves se voient ainsi en général affectés dans l’établissement d’enseignement le plus proche de leur domicile. L’objectif principal pourrait être d’éviter aux élèves des trajets longs et coûteux entre leur maison et l’école.

Toutefois, ces dernières décennies, de nombreux pays ont adopté des réformes élargissant les possibilités de choix d’établissement à disposition des familles en assouplissant le lien entre lieu de résidence et affectation scolaire. Quel est l’impact de ces réformes sur la composition sociale des établissements d’enseignement ? Dans nombre de pays participant à l’enquête PISA, l’affectation scolaire des élèves dépendait moins de leur lieu de résidence en 2015 qu’en 2000 L’enquête PISA a interrogé les chefs d’établissement sur les critères utilisés pour l’admission des élèves dans leur établissement.

En 2015, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, 42 % des élèves étaient scolarisés dans un établissement dont le directeur indiquait que le lieu de résidence était toujours pris en compte pour l’admission des élèves dans leur établissement. Ce pourcentage était particulièrement élevé dans certains pays, notamment au Canada, en Espagne, aux États-Unis, en Finlande, en Grèce, en Norvège, en Pologne, au Portugal, en Fédération de Russie et en Suisse, où il s’établissait à plus de 60 %. Par contraste, en Belgique, en Bulgarie, au Chili, à Hong-Kong (Chine), en Hongrie, au Japon, au Mexique, aux Pays-Bas, au Pérou et en Roumanie, moins de 20 % des élèves étaient scolarisés dans ce type d’établissement.

La plus faible densité de population de certaines zones, ou l’accès limité aux transports ou aux établissements d’enseignement, peut accentuer le lien entre lieu de résidence et affectation scolaire. Des différences de niveau d’enseignement peuvent en outre influer sur l’intensité de ce lien : dans certains pays, l’année d’études modale des jeunes de 15 ans (l’âge auquel les élèves passent l’évaluation PISA) correspond au premier cycle de l’enseignement secondaire, tandis que dans d’autres, elle correspond au deuxième cycle de l’enseignement secondaire ; or, l’utilisation du lieu de résidence comme critère d’admission est plus répandue dans ce premier niveau d’enseignement.

Toutefois, certaines politiques délibérées de choix scolaire, comme celles de libre inscription en Belgique, au Chili, aux Pays-Bas et à Singapour, ont aussi un impact sur ce lien. Même dans les pays pratiquant depuis longtemps des politiques de libre choix des établissements, le pourcentage d’élèves scolarisés dans des établissements utilisant le lieu de résidence comme critère d’admission a diminué depuis la première publication des résultats de l’enquête PISA, en 2000. Il a ainsi reculé d’au moins 20 points de pourcentage au Danemark, aux États-Unis, à Hong-Kong (Chine), en Islande, au Japon et en Suède entre 2000 et 2015, et n’a augmenté de façon significative que dans quatre pays : en Hongrie, en Israël, au Luxembourg et en Fédération de Russie.

Lire la Suite sur le site de l’OCDE

Givord, P. (2019), « Quels liens entre les politiques de libre choix des établissements et la mixité sociale à l’école ? », PISA à la loupe, n° 96, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/943456f0-fr.

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